Le pouvoir des Mots
Les mots prononcés sont parfois interprétés différemment par notre conscient et inconscient. Ainsi, la signification peut avoir un double sens provocant une réaction contraire à l’objectif visé.
« Je dois »
« Je dois », réfléchissez à qui vous oblige, ou qui ou quoi provoque cette obligation. Le terme « je dois » nous diminue, minimise, il porte avec lui une énergie exceptionnellement lourde… « Je dois » peut s’entendre comme si l’on parlait du « doigt ». Par exemple, comme si nous étions montrés du « doigt », geste accusateur et peu valorisant.
Cependant, nous évoluons dans une société qui nous amène parfois à certaines obligations. Heureusement nous pouvons consciemment transformer « je dois » par « je veux » ou « je choisis » et l’on peut alors se débarrasser du fardeau de la contrainte. La tâche qui nous a été confiée, ou celle que nous nous attribuons nous-même aura un ressenti différent, plus bienveillant et responsable. Il ne s’agit pas de censurer, de rayer des mots relevant de la culture et de sa langue.
Il s’agit simplement d’avoir une pleine conscience de ce que nous disons, de comment nous le disons, et de la façon dont certains mots peuvent nous toucher tant sur le moral, notre état d’esprit, que sur notre corps…
Parfois, je suis réellement obligée de faire des choses. Il suffit que je le remplace donc mentalement par « je veux le faire » pour que, j’évite de me tracasser. Ainsi, je vais réaliser l’action, la tâche, plus vite et même plus facilement.
Pour certaines personnes, remplacer « Je dois » par « Je veux » peut être trop fort et peut provoquer une sorte de résistance. Alors, que diriez-vous de « J’ai à faire » ?
« J’ai à faire » (affaire) est plus neutre. Bien sûr, tout dépend de la situation que l’on vit. Il sera probablement plus facile de dire « Je veux acheter des fleurs ».
D’autre part, il n’y a aucune raison de ne pas exprimer sincèrement ce que nous voulons. Il s’agit ici de prendre conscience du poids de certains mots que nous prononçons au quotidien. Par exemple, « je souhaite » ou « je désire » sont des mots appelés « mots forts » et il est important de s’y référer surtout lorsque nous sommes dans la réalisation de nos objectifs.
« Il faut »…
« Il faut »… combien de fois avons-nous entendu et prononcé ce début de phrase. « Faut » peut s’entendre aussi comme faux, ou la faux (de faucher). Ainsi s’« il faut » faire quelque chose et que je ne le fais pas, c’est comme si je me coupais la possibilité d’agir, un peu comme si on se coupait l’herbe sous le pied avant d’avoir commencé la moindre chose. De plus « faut » est associé inconsciemment à la « faute » donc à la culpabilité, ce qui ne facilite pas pour se mettre en marche pour commencer quelque chose, non ?
Ainsi, si nous nous entendons dire : « ce n’est pas de ta faute », nous avons souvent la conviction que cette faute doit être attribuée au monde extérieur avec une idée de punition.
Avec le mot « faute » même une chose insignifiante nous conduit à nous sentir coupable.
Cette croyance est la résultante de notre culture judéo-chrétienne, le « mea culpa public » attendu. Dans notre culture, nous portons le péché originel quoi que nous fassions. Nous sommes nés coupables. Puis, nous cultivons et soignons encore ce sentiment de culpabilité.
« Essayer »…
Pour « essayer », tout dépend de la situation. Si quelqu’un qui n’a jamais fait de pâtisserie dit « Je vais essayer de faire un gâteau», cela signifie qu’il relève le défi et accepte que le résultat puisse ne pas être réussi. Dans tous les cas, il aura fait un gâteau quand même.
Mais si quelqu’un vient en séance de thérapie et dit qu’il va essayer de changer des choses dans sa vie, il existe une très forte probabilité que cela ne se réalise pas.
« Je vais le réussir » dégage plus d’énergie positive, « Je vais essayer » est très prudent, un peu comme si on marchait sur la pointe des pieds. Il y manque de la détermination, il y a absence de mouvement. « Je vais essayer d’étudier », « Je vais essayer de me lever », « Je vais essayer d’être à l’heure » En disant de telles phrases, nous nous donnons automatiquement la permission de ne pas réussir…
Souvent, nous parlons de cette façon afin de ne pas nous faire de fausses promesses, de ne pas décevoir les autres. Cela nous laisse une marge de sécurité. Nous manquons d’enthousiasme à faire quelque chose en quoi, dès le début, nous ne croyons pas complètement.
C’est pire lorsque nous sommes contraints de nous faire ce genre de promesses à nous-mêmes. Car il y a toujours ce « mais » qui arrive après « j’essaie ». Donc « j’essaie, mais … ». Le « mais » signifie habituellement un pas en arrière. Nous nous concentrons uniquement sur les obstacles relevés après ce « mais ».
S’il y a un mot que nous adorons mettre à toutes les sauces, c’est le mot « problème ». Lors des séances, je vois souvent les gens évoquer des problèmes ( ce qui pour d’autres sont des situations). Ces « problèmes » sont là pour attirer l’attention du thérapeute sur des points particuliers et demandent un accompagnement adapté de sa part pour transformer les problèmes en situations. Car si nous envisageons de nommer ce « problème » par cette « situation », nous ôtons inconsciemment les barrières limitantes .
« Mais »…
Il faut savoir que le cerveau est régi par certains automatismes du langage, ainsi, lorsque l’on émet ou entend une phrase avec « mais », seule la partie après ce « mais » est entendu au final.
Ainsi, lorsque vous entendez « la soirée fut plaisante, mais les plats étaient froids » est très différent de « les plats étaient froids, mais la soirée fut plaisante ». Dans la première phrase, on ne retient que c’était loupé à cause des plats froids , donc négativement; dans l’autre cas, c’est le côté plaisant de la soirée qui ressort.
« Ne pas »…
Comme je le disais tout de suite, il faut savoir que le cerveau est régi par des automatismes ainsi le cerveau occulte la négativité.
Lorsque vous dites « vous n’allez pas avoir froid « le cerveau va traduire par « vous allez avoir froid ». J’accompagne souvent les personnes afin qu’elles pensent à émettre de façon positives leurs phrases face à des situations anxiogènes.
Dès lors, si l’on dit « tout se passera au mieux » la personne qui l’entendra sera plus détendue que si on lui avait dit « vous n’aurez pas mal ».
« Avoir le choix »…
Lorsque nous faisons des choix importants dans la vie, nous disons souvent que nous avons sacrifié quelque chose. En pensant de cette façon nous nous attribuons automatiquement le titre de martyr. On dirait que les gens aiment souffrir. Or, la vie est composée de multiples choix. Il suffit de choisir tout simplement ce qui est le mieux pour soi dans l’instant présent.
C’est la même chose avec le mot « mériter » qui est, pour moi, un mot asservissant. Qui plus est, il est très ancré dans notre culture. La croyance que tu dois «mériter» pour que l’on t’aime est très courante. Nous devons mériter l’amour ! Qui n’a jamais dit ou entendu: «sois gentil, sinon tu n’auras pas de bisous »?
C’est de cette façon que naît le « programme » qui nous pousse à croire qu’il faut « mériter » tout ce qui est « bon ou bien » pour soi et donc que rien n’est gratuit.
Et si nous considérions les choses autrement comme, ce qui est bon pour nous, est tout simplement donné. Nous avons le droit de recevoir sans être sur une balance dont l’équilibre doit toujours être parfait, d’ailleurs au diable la balance !…notre équilibre ne dépend pas de cela.
Car à force de considérer que nous devons « mériter », nous nous retrouvons à refuser l’amour, le droit au bien-être, le lâcher-prise, etc… car nous ne l’avons pas mérité…
Un proverbe chinois dit :
« Fais attention à ce que tu souhaites, car cela risque de t’arriver ».
Intéressant n’est-ce pas ?
Je vous invite donc désormais à vous écouter parler, à vous écouter penser…
Je vous souhaite de belles énergies porteuses de mots !
Pour vous permettre de faire que les mots expriment vraiment ce que vous voulez dire, les Thérapies Brèves et un accompagnement sont là pour vous aider.
N’hésitez pas à me contacter pour en parler.
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